Milli mála - 2021, Blaðsíða 148
MILLI MÁLA
Milli mála 13/2021 147
hiérarchique mais considère l’importance statistique des cooccurrences
de deux ou plusieurs mots. John Sinclair (1991, 170), qui est
souvent considéré comme étant le précurseur de cette école, définit
la collocation de la manière suivante : « Collocation is the occurrence
of two or more words within a short space of each other in a text.
The usual measure of proximity is a maximum of four words
intervening. »
À la différence de ceux qui adhérent à l’approche traditionnelle de
la phraséologie, Sinclair et ses partisans s’occupent moins de la
distinction de différentes catégories linguistiques et de sous-catégories
des unités polylexicales (angl. word combinations) (Granger et Paquot
2008, 29). L’approche distributionnelle ne s’appuie pas sur des critères
sémantiques pour identifier des unités polylexicales et ainsi tout type
de combinaisons de mots peut faire l’objet d’étude dans le cadre de
cette approche de la phraséologie. Toujours d’après les mêmes
auteures, la signification n’est pas sans importance, mais on doit
porter sur elle un point de vue différent, celui du contextualisme
(Granger et Paquot 2008, 31).
Selon Granger et Paquot (2008, 29), l’approche orientée sur la
fréquence produit une large gamme de combinaisons de mots qui ne
rentrent pas toutes dans des catégories linguistiques prédéfinies.
Ainsi, cette approche prend également en compte des séquences
nommées en anglais « frames », « collocational frameworks »,6 et
« colligations »7 (ibid.). Ces séquences illustrent, selon Granger et
Paquot, le principe d’idiome (angl. Idiom principle)8 développé par
Sinclair (1991) qui considère le langage comme étant essentiellement
constitué de formules ou chaînes de mots choisis ensemble comme un
seul mot (ibid.). Williams (2003, 40) explique que, d’après Sinclair, le
langage est régi par deux principes, les choix ouverts et le principe
6 Williams (2003, 40) les définit comme des « formules discontinues qui entourent d’autres mots ».
7 Le terme anglais colligation, inventé par Firth, désigne un mot et son environnement grammatical
(la structure grammaticale qu’un mot préfère ou évite). Hoey (1998) entend par colligation : « the
grammatical company a word keeps (or avoids keeping) either within its own group or at a higher
rank », « the grammatical functions that the word’s group prefers (or avoids) » et « the place in a
sequence that a word prefers (or avoids) » (Hoey, cité par Siepmann 2005, 439).
8 Sinclair (1991, 173) fait le constat suivant au sujet de ce principe d’idiome : « One of the main
principles of the organization of language is that the choice of one word affects the choice of others
in its vicinity. Collocation […] is one of the patterns of mutual choice, and idiom […] is another.
The name given to this principle of organization is the idiom principle. The other main principle of
organization which contrasts with the idiom principle is the openchoice principle […] ».
RÓSA ELÍN DAVÍÐSDÓTTIR