Milli mála - 01.06.2014, Page 61
FRANÇOIS HEENEN
Milli mála 6/2014
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sujet de controverse puisque chaque approche la définit selon sa
propre conception générale du tiroir verbal. Mais ce que cette opi-
nion commune implique nécessairement, est que lʼimparfait oblige
systématiquement le destinataire à effectuer des opérations inféren-
tielles spécifiques pour interpréter la forme propositionnelle de
l’énoncé. Ce dernier point semble lʼélément le plus important que
lʼon peut dégager de la lecture des différentes approches de
lʼimparfait. Lʼhypothèse que lʼon peut faire à partir de cette obser-
vation est que dans ses emplois stylistiques lʼimparfait a une fonc-
tion pragmatique. Sachant que le destinataire va réaliser des opéra-
tions inférentielles particulières pour trouver la forme proposition-
nelle de l’énoncé, le locuteur peut anticiper sur les effets cognitifs
engendrés par ces opérations et s’en servir dans un but communica-
tif. Pour argumenter cette hypothèse il faudra s’interroger sur ce qui
incite un locuteur à utiliser un imparfait dans les emplois stylistiques
plutôt qu’un présent, un conditionnel ou un passé simple. De quelle
manière ce choix est-il sensé influencer positivement l’interprétation
de l’énoncé ? Y a-t-il une caractéristique cognitive qui serait com-
mune à ces emplois et compatible avec les emplois standards ? En
essayant de répondre à ces questions on sera peut-être obligé de
remettre en cause l’existence d’une variable dans le sens de
l’imparfait et de désigner plutôt la valeur imperfective, la vision de
« la situation dénotée dans sa phase médiane, en déroulement »,
comme l’opération inférentielle en question, celle qui influence
l’interprétation générale de l’énoncé et dont un locuteur se servirait
pour faire faire au destinataire des implications qu’il considère per-
tinentes.
Frönsk lýsingarþátíð án horfs- og tíðarmerkingar
Í greininni er fjallað um hvernig kenningar Pierre Le Goffic, Louis
de Saussure, Bertrand Sthioul, Anne-Marie Berthonneau og Geor-
ges Kleiber geta gagnast við að skilja afbrigðilega notkun á frönsku
lýsingarþátíðinni imparfait, þar sem þátíðarmerking og ólokið horf
virðist ekki taka gildi. Gerð er grein fyrir hverri kenningu fyrir sig í
sérköflum og síðan eru sameiginleg viðhorf þeirra skoðuð. Allar
þessar kenningar leggja áherslu á að í merkingu frönsku lýsingarþá-
tíðarinnar sé breyta sem þarf að ákvarða. Til að finna gildi þessarar