Bibliotheca Arnamagnæana. Supplementum - 01.08.1967, Blaðsíða 154
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se composent en grande partie d’ornementations tout á fait symétriques, parfois simplement de quelques
éléments de sarments dispersés.
Parmi les piéces datant de la seconde moitié du siécle, on en trouve quelques-unes avec sculptures en
style baroque dit «cartilagineux» Elles sont dues avant tout á un sculpteur sur bois nommé Guðmundur
Guðmundsson, qui avait fait son aprentissage á Copenhague et qui, plus tard, se vit confier une série de
commandes dans son pays natal(fig. 107-113). Outre des ornementations dites «cartilagineuses» qui peuvent
en partie étre considérées comme végétales, il sculpta quelques sarments trés caractéristiques (vraisem-
blablement des sarments de vigne). Guðmundur Guðmundsson est le premier spécialiste moderne ayant
été formé á l’étranger dont nous faisons la connaissance dans l’histoire de la sculpture sur bois en Islande.
Mais il existe aussi d’autres sculptures sur bois influencées par le style baroque dit «cartilagineux» qui ne
semblent pas étre de sa main (ex. fig. 91, 114, 119 et 120). Les autres sculpteurs sur bois qui se distinguent
d’une fafon relativement nette gráce á leur oeuvre, représentent en général les traditions nationales. Nous
arrivons á distinguer un «tailleur en biseau» qui aimait dater ses ouvrages (ex. fig. 124-127), puis une
«école de Vestfirðir» caractérisée par une ornementation qui rappelle l’ancienne ornementation en «style
islandais» (fig. 99, 100, 105, 130), et en outre quelques sculpteurs sur bois qui semblent avoir fait plusieurs
armoires chacun. Cinq devants d’armoire provenant probablement du Eyjafjörður (fig. 131-135) ont un
caractére particuliérement ancestral et s’apparentent aux vieux portails d’églises en bois debout.
Une série d’ouvrages non datés (fig. 128, 129, 136-139, 142, 144-146) doivent étre situés dans le méme
siécle á cause de leur parenté stylistique avec les objets datés. Nous comparons une armoire (fig. 144)
qu’on a voulu attribuer á l’évéque Guðbrandur Þorláksson avec un certain nombre d’armoires datées et
non datées et en arrivons á conclure qu’elle est vraisemblablement postérieure á l’époque ou vivait l’évéque.
Alors que les spécimens du XVI Ie siécle (en premier lieu ceux qui sont datés) présentent des caractéristi-
ques traduisant d’une mariére étonnamment vivace l’influence du style roman, on n’y trouve presque pas
trace du style gothique. En revanche le style Renaissance se manifeste, dans une certaine mesure, aussi bien
dans les différentes formes de plantes que dans une tendance croissante á réaliser des compositions symé-
triques. Si le style baroque dit «cartilagineux» semble s’imposer autant, cela est avant tout dú aux ouvrages
de Guðmundur Guðmundsson qui ont été conservés. Par contre il n’est possible de percevoir l’influence
de 1’ornementation baroque á feuilles d’acanthe que dans quelques cas seulement. Ce qui frappe surtout,
c’est le conservatisme et le sarment de style roman qui semble indestructible.
La décoration incisée prend de plus en plus d’importance á mesure que se généralise le relief tout á fait
bas, dit «sculpture plate sur bois». Mais il semble qu’en méme temps le baroque dit «cartilagineux» suscite
un intérét renouvelé pour le relief arrondi. II en résulte un emploi trés répandu de la gouge ou ciseau
creusé. Les rainures de gouge dans les tiges et les feuilles donnérent un tout autre caractére á l’ornementation
végétale. Nous avons maintenant les tiges caractéristiques en relief arrondi mais avec une rainure appro-
fondie le long de l’un des cðtés, de sorte que l’une des moitiés devient pour ainsi dire convexe et l’autre concave.
La répartition géographique des objets datés semble indiquer que la sculpture sur bois avait toujours
ses centres les plus importants dans les régions du Nord de l’Islande.
La fin du XVIIe fut une époque pénible et dure ou on constate en Islande une décadence marquée
dans la plupart des domaines. Celle-ci ne peut cependant étre constatée dans la sculpture sur bois.
2. Atertnoiements et rococo.
Pendant une lourde période de décadence au cours de laquelle de terribles catastrophes naturelles vinrent
s’ajouter aux autres difficultés, les répercussions de l’époque des lumiéres se firent aussi sentir en Islande