Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Blaðsíða 12
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LE NORD
sinon en valeur, du moins pour les quantités, les chiffres de 1929.
Cependant, le commerce des années trente se distingue toujours
plus des échanges libres d’autrefois. II perdit une grande part de
son caractére plurilatéral pour revétir, sous la pression des nom-
breuses restrictions de l’importation, et surtout par l’effet du ré-
gime croissant des compensations, un caractére de plus en plus
bilatéral.
Le commerce universel s’est développé, nous l’avons dit, de
pair avec l’industrialisation. Aussi, ce sont toujours les grands pays
industriels qui forment les centres commerciaux. C’est d’eux que
part le commerce extérieur dans tous les sens. Ils sont les grands
acheteurs de produits alimentaires et de matiéres premiéres et
les fournisseurs de produits fabriqués. On peut distinguer quatre
centres du commerce mondial, á savoir les pays industriels du
continent européen, l’Angleterre, les États-Unis et le Japon. Ces
quatre centres commerciaux entraient avant la guerre (en 1938)
pour plus de 90 % dans le commerce universel. Les échanges entre
les autres pays ne formaient donc pas, au total, plus de 10 %.
L’Europe représente á elle seule une glus grande part du com-
merce universel que l’ensemble des autres parties du monde, tout
en comportant (non compris l’U. R. S. S.) moins de 5 % de la
superficie et 20 % de la population du monde. On pourrait nom-
mer, par contraste, l’Inde et la Chine qui, avec 40 % de la popu-
lation mondiale, ne représentent que 5 % du commerce uni-
versel.
Les échanges internationaux se font d’une part entre ces qua-
tre centres industriels, qui sont de gros clients les uns des autres,
et d’autre part entre eux et les grands producteurs de matiéres
premiéres et d’objets alimentaires. Cette derniére forme d’échanges
est illustrée le mieux par les empires coloniaux. La métropole, á
population dense, riche en capitaux et industrialisée, compléte
heureusement, au point de vue économique, l’abondance en ma-
tiéres premiéres des colonies. Aussi l’Empire britannique repré-
sente-t-il prés d’un tiers du commerce mondial, mais ses échanges
se font pourtant pour une part importante avec des pays en
dehors de l’empire. La Suéde, d’autre part, offre un bel exemple
d’un pays qui, sans posséder de colonies, fait un gros commerce.
Comme nous l’avons déjá indiqué, l’Europe occupe une place
dominante dans le commerce international. Historiquement, le
commerce mondial procéde, en fait, des échanges que faisait notre
partie du monde de ses produits industriels contre les matiéres