Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Blaðsíða 250
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LE NORD
par les lettres patentes du 16 février 1707, qui prescrivaient aux
imprimeurs du royaume de remettre aux universités des exem-
plaires gratuits de toutes leurs publications. La bibliothéque de
Turku ne put toutefois poursuivre tranquillement son développe-
ment. Lors de l’invasion russe de 1713, elle fut transportée á Stock-
holm pour ne rentrer á Turku qu’en 1722. Pendant ce temps, les
collections, qui avaient d’ailleurs souffert de l’humidité, ne purent
guére s’accroítre. En 1741 il fallut encore leur faire traverser la
mer pour les mettre á l’abri, les Russes avan§ant de nouveau
jusqu’á Turku. Cette fois-ci, la Bibliothéque put étre rapatriée au
bout de deux ans.
Aux environs de 1770, la Bibliothéque s’était accrue jusqu’á
prés de 7.000 volumes, y compris un petit nombre de manuscrits,
dont quelques œuvres des auteurs classiques. La fin du XVIIT
siécle fut pour la Bibliothéque une période de prospérité sous
l’administration savante et énergique de H. G. Porthan, qui, entré
á la Bibliothéque en 1764, en fut nommé bibliothécaire en 1772
et qui, méme aprés sa nomination á la chaire d’éloquence, en
1777, en resta Tadministrateur réel jusqu’á sa mort, en 1804. Sous
sa direction, le nombre des volumes quadrupla, atteignant le
chiffre de 30.000 environ. Il dirigeait les achats avec beaucoup de
méthode, et avait de bonnes relations et des agents dans de nom-
breuses villes, notamment á Stockholm, qui veillaient aux intéréts
de la bibliothéque. Il réussit aussi á éveiller Tintérét du public et
á trouver des bienfaiteurs, obtenant ainsi beaucoup de dons, en
partie importants. Porthan n’était pas seulement préoccupé de
servir l’enseignement universitaire et les études scientifiques, mais
il était encore inspiré de l’idée de créer une bibliothéque nationale,
ou serait réunie en particulier toute la production littéraire de la
Finlande. Ce n’était pas lá une táche facile. II se montra, en effet,
entre autres difficultés, que les générations précédentes, ne se sou-
ciant pas du droit qu’avait la Bibliothéque á des exemplaires gra-
tuits des publications, avaient laissé se former des lacunes im-
portantes dans les fonds de littérature finlandaise ancienne. Avec
une énergie tenace et avec beaucoup de succés, Porthan travailla á
la réalisation de son idée.
Depuis ses origines la Bibliothéque de l’Université avait du se
contenter de locaux trés modestes, comme c’était d’ailleurs le
cas de l’Université elle-méme. Ce n’est qu’au début du XIXe siécle
que fut construit pour l’Université un édifice spacieux et digne,
ou la Bibliothéque trouva assez de place. Elle put s’y installer en