Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Blaðsíða 175
153
ÉCOLE NORDIQUE DE GENÉVE
On ne réussit qu’aprés quelques années de tátonnements á
trouver une forme satisfaisante de cercles d’études. Pendant les
derniéres années, on eut cet avantage que la bibliothéque de la
Société des Nations, installée dans le nouveau palais, mit des
locaux excellents et de riches matériaux d’études á la disposition
des éléves.
Dés 1935 on organisa, comme une sorte d’initiation, un court
séjour (de deux á trois semaines) á une des hautes écoles populaires
du Nord. Les éléves des différents pays s’y rencontraient pour
apprendre á travailler et á vivre ensemble et pour s’habituer á
suivre des conférences pas trop difficiles en danois, en norvégien
ou en suédois (de sorte que leurs oreilles étaient un peu formées
lorsqu’ils allaient prendre contact avec la matiére relativement
difficile de Genéve présentée par des experts dans trois langues
différentes). Ils recevaient en tout cas par lá les notions les plus
élémentaires sur les grandes institutions internationales.
Enfin, on réduisit — pour des motifs d’ordre financier et
pédagogique — la durée des voyages qu’on faisait en allant á
Genéve ou en en retournant, parce qu’ils devenaient, á un certain
moment, presque excessifs. Une année, par exemple, on visita,
pendant le seul voyage du retour, le Nord de l’Allemagne et les
pays baltes, ou il y eut des cours sur des questions baltiques, pour
rentrer par la Finlande; le voyage d’aller et le voyage de retour
firent traverser aux éléves jusqu’á 10 pays. Le séjour á Genéve
dura cinq semaines, les voyages quatre. Il était bien naturel que
professeurs et éléves eussent envie de voir autant que possible
pendant cette tournée á travers l’Europe qui, pour certains d’entre
eux, était peut-étre le seul grand voyage de leur vie. Mais on
risquait que ces tournées aboutissent á des pérégrinations et á
des impressions superficielles au détriment du travail et des études
sérieuses. Le temps consacré aux voyages était enlevé au séjour á
Genéve, qui était la raison d’étre de l’École et qui devait rester
le but principal des cours.
Autre chose est que l’activité internationale á Genéve se ralen-
tissait á bien des égards vers la fin des années trente; il était donc
tentant de compléter les expériences, parfois assez négatives, de
cette ville par des observations faites ailleurs.
Les cours de Genéve avaient lieu aux mois de mai et de juin
et les éléves avaient ainsi l’occasion de suivre personnellement
une partie des travaux des Conférences internationales du travail.
A plusieurs reprises il fut question d’organiser des cours en sep-