Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Blaðsíða 252
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LE NORD
La nouvelle Bibliothéque de l’Université ne tarda toutefois
pas á égaler, pour le nombre des volumes, la bibliothéque détruite
á Turku en 1827, et méme á la dépasser. Lorsqu’elle fut transpor-
tée á Helsinki, on y joignit la bibliothéque dite publique de Hel-
sinki, créée á l’origine á l’usage des fonctionnaires de l’admi-
nistration de la nouvelle capitale. Son fonds principal était formé
par la bibliothéque du célébre jurisconsulte Matthias Calonius, qui
comprenait 3.360 volumes, surtout des ouvrages de droit et d’his-
toire, mais aussi sur d’autres matiéres.
Les dons affluaient de toutes parts. Il n’en venait pas seule-
ment du pays méme, mais les pays voisins montraient aussi par
le geste leur sympathie pour l’université si éprouvée et sa biblio-
théque. Des donations importantes arrivaient de Russie; entre
autres choses, les bibliothéques universitaires russes regurent l’ordre
de céder leur doubles. L’Université de Copenhague envoya une
adresse datée du 24 mars 1828, par laquelle elle exprima sa sym-
pathie et annon^a les dons de livres que le Danemark offrait á la
Bibliothéque. En téte de la liste des donateurs venait le roi Fré-
déric VI, puis on trouve, entre autres, H. C. Œrsted, Rasmus Rask
et Adam Œhlenschlaeger. L’Angleterre envoya aussi de nombreux
livres. Les dons continuaient á affluer pendant plusieurs années.
En 1832, la Bibliothéque refut la plus importante donation qu’elle
ait jamais eue, le capitaine de cavalerie et aide de camp Paul
Alexandroff de Saint-Pétersbourg offrant une bibliothéque de
24.000 volumes, dont beaucoup d’un trés grand prix. Ces col-
lections faisaient partie des bibliothéques que le donateur avait
héritées de son pére, le grand-duc Constantin Pavlovitch. Quatre
ans plus tard, le tsar Nicolas Ier offrit une collection d’environ
30.000 théses suédoises, finlandaises et étrangéres, qui avaient ap-
partenu autrefois au ministre de Russie á Stockholm, le célébre
bibliophile et collectionneur, comte J. P. van Suchtelen.
A cóté de l’accroissement par les dons, la Bibliothéque faisait
naturellement des achats méthodiques, qui étaient d’autant plus
importants que les dons comprenaient dans une trés forte pro-
portion des livres anciens; s’ils ne pouvaient couvrir les besoins
des lecteurs en ouvrages anciens, ils le pouvaient encore moins en
ce qui concerne les publications récentes. Pipping portait son in-
térét surtout á la littérature nationale ancienne, qu’il collectionnait
avec beaucoup d’énergie. Il trouva un collaborateur précieux dans
le colporteur et relieur ambulant Matti Pohto, qui reussit á deni-
cher une quantité incroyable de ces publications si rares. Ni Pip-