Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Blaðsíða 249
LA BIBLIOTHÉOUE DE L’UNIVERSITÉ
DE HELSINKI
par Lauri O. Th. Tudeer,
Administrateur de la Bibliothéque de l’Université de Helsinki.
IA Bibliothéque de l’Université de Helsinki (Helsingfors) — la
bibliothéque nationale de Finlande — continue directement
-V la bibliothéque fondée á Turku (Ábo) á l’usage de l’univer-
sité dite Academia Aboensis, dont l’inauguration solennelle eut lieu
le 15 juillet 1640 et dont on a célébré le tricentenaire il y a quatre
ans, sans apparat, comme il convient dans la situation actuelle. Les
débuts de la bibliothéque furent sans prétentions, comme d’ailleurs
l’université fonctionna longtemps, elle aussi, dans des conditions
trés modestes. La bibliothéque eut pourtant un premier fonds de
valeur, gráce á un don de 890 volumes fait á l’académie par la
veuve du général Torsten Stálhandske. Cette collection, qui com-
prenait pour la plupart des livres ayant appartenu á l’évéque
danois d’Aarhus Martinus Matthiae (Morten Madsen) et que le
vaillant guerrier avait enlevés par « le droit de la guerre », était
d’autant plus précieuse pour l’université qu’elle se composait en
majeure partie d’ouvrages de théologie, c’est-á-dire précisément
la spécialité dont une université nordique de cette époque avait
le plus besoin. En 1648 et en 1653, la reine Christine céda á la
bibliothéque des doubles de la Bibliothéque royale, provenant
également de butins de guerre, soit au total 402 volumes. La
Bibliothéque recevait aussi d’autres dons moins importants, de
sorte que son premier catalogue imprimé, paru en 1655, comprend
de 1350 á 1400 volumes. Pendant les années suivantes, les ac-
croissements furent bien modestes, car on ne pouvait guére faire
d’achats suivis en raison des crédits limités — et irréguliers —
dont disposait la Bibliothéque. Le deuxiéme catalogue imprimé,
de 1682, présente un accroissement, en 27 ans, de 250 volumes.
La Bibliothéque avait bien, depuis 1654, le droit de recevoir deux
exemplaires de tous les livres sortant des presses de l’imprimeur
de l’université, mais les acquisitions provenant de cette source ne
pouvaient guére étre nombreuses, méme si les dépöts étaient faits
réguliérement. Peu á peu la Bibliothéque eut plus de ressources:
d’une part, en effet, sa situation financiére s’améliora depuis
qu’elle eut, en 1693, un revenu fixe provenant de certains droits
de l’Académie, et, d’autre part, elle profita des priviléges accordés
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