Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Blaðsíða 257
BIBLIOTHÉQUE DE L’UNIV. DE HELSINKI 227
ses locaux. Cette régle est également valable pour les bibliothéques
finlandaises et les bibliothéques étrangéres.
Lorsque la Bibliothéque était encore á Turku, le tsar Alexandre
Ier lui octroya, en 1820, le droit de recevoir comme dépot
légal un exemplaire de tous les livres imprimés dans l’empire
russe. La Bibliothéque garda ce privilége précieux méme aprés
avoir été transportée á Helsinki. Aprés son installation, en
1845, dans le nouvel édifice construit á son usage, on distraya tous
les livres, revues et journaux en russe ou dans d’autres langues
slaves pour en constituer une bibliotheque spéciale russe, dont le
préfet était le professeur de russe de l’université et qui était adminis-
trée en pratique par le lecteur de langue russe de l’université. Le
but de cette mesure était de favoriser les études de la langue russe et
de stimuler l’intérét pour la Russie. Cette collection, pour laquelle
on achetait ou recevait aussi un grand nombre de livres russes an-
térieurs á 1820, s’accroissait par les envois des imprimeurs russes
jusqu’á la premiére guerre mondiale, lorsque le dépöt légal fut
naturellement supprimé depuis la déclaration de l’indépendance
de la Finlande. Les envois, qui avaient lieu par l’intermédiaire
des autorités russes de la censure, variaient beaucoup de qua-
lité et de quantité. Alors que les dépöts de certains imprimeurs et
á certaines époques donnaient presque entiére satisfaction, d’autres
laissaient beaucoup á désirer. Il n’était pas facile pour l’admi-
nistrateur du fonds russe de combler les lacunes, táche qui aurait
méme été trés difficile pour des bibliothécaires de profession. Ce-
pendant, les collections qui entraient ainsi dans la Bibliothéque
sont trés riches et d’un grand prix, méme si elles ne sont pas aussi
complétes qu’on pourrait le supposer vu le privilége de la Bi-
bliothéque. II faut noter aussi que toutes les publications slaves
provenant de cette source n’ont pas été conservées. L’administra-
teur de la bibliothéque russe, en effet, jugeait inutile de combler
les rayons de nouveaux tirages de manuels scolaires et d’ouvrages
littéraires de moindre valeur. On n’a pas non plus trouvé qu’il
valut la peine de conserver un grand nombre de brochures. II n’est
pas sur que le choix ait toujours été fait de maniére á ce qu’aucun
imprimé ne fút perdu qui pút présenter de l’intérét pour les études
futures.
Lorsqu’elle fut distraite, la collection des livres russes fut logée
dans deux piéces du bátiment principal de l’Université pour étre
transportée, quelques dizaines d’années plus tard, en 1887, dans
des locaux plus spacieux de l’édifice construit pour abriter les