Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Síða 140
LE NORD
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vient de mentionner jusqu’au dernier, Arvid Kurki, mort en 1522,
ont obtenu le grade de maítre és arts á des universités étrangéres:
sept á Paris, deux á Prague et un á Leipzig. De plus, on sait
que l’évéque Konrad Bitz (1460—1489), aprés avoir passé son
examen á Leipzig, étudia le droit á l’université de Boulogne et
que l’évéque Martin Skytte — c’est sous son épiscopat que s’ef-
fectua la réforme luthérienne en Finlande — a re§u le titre de
baccalaureus sententiarum á l’école des dominicains de Naples.
Les archives de l’université de Paris mentionnent 41 étudiants
finnois ayant achevé leurs études á la Faculté des Arts á la Sor-
bonne entre les années 1340 et 1489. Paris semble avoir gardé sa
réputation parmi les étudiants finnois méme aprés la fondation
d’autres universités plus rapprochées de la Finlande, comme celle
de Prague, trés célébre, fondée en 1348, et celle de Leipzig, non
moins réputée, fondée en 1409. II n’y eut, pendant tout le
moyen áge, que quinze ou seize étudiants finnois inscrits á la
premiére et vingt-cinq á la seconde. L’université de Rostock,
fondée en 1418, et celle de Greifswald, datant de 1456, avaient
plus de succés parmi les étudiants finnois. A Rostock, par ex.,
on a relevé 40 étudiants finnois á l’époque catholique de la Fin-
lande. L’université d’Upsal, fondée en 1477, n’avait pas, á ses dé-
buts, beaucoup d’importance réelle pour le royaume de Suéde,
y compris la Finlande. Aussi n’a-t-on trouvé mentionnés dans
ses archives, jusqu’en 1522, que quatre étudiants d’origine fin-
noise.1)
La puissante attraction exercée par l’université de Paris sur
les lettrés finnois du moyen áge peut s’expliquer, comme le reléve
M. Maliniemi dans son étude insérée dans YHistoire de la civili-
sation finnoise2), par un fait d’ordre pratique. En encourageant
leurs jeunes disciples á se distinguer á l’université la plus célébre
de l’Europe d’alors, les évéques du diocése de Turku voulaient
donner aux fils de la Finlande la plus haute compétence possible
et empécher par lá les favoris du pape ou autres hauts ecclésias-
tiques de Rome d’obtenir, dans la lointaine Finlande, les avantages
matériels d’un poste dont, peut-étre, ils ne pensaient méme pas
s’occuper personnellement.
L’intérét des lettrés finnois du moyen áge pour la France et
pour l’Italie, quelle qu’en soit la cause matérielle, constitue une
*) Les chiffres ont été tirés des ouvrages de Kustavi Grotenfelt et Aarrto
Maliniemi, experts en matiére de lettres finnoises du moyen áge.
2) Suomen kulttuurihistoria, I, Jyváskylá-Helsinki, 1933, pp. 558 á 616.