Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Qupperneq 176
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LE NORD
tembre, pour que les étudiants pussent prendre un contact direct
avec l’Assemblée de la Société des Nations qui se réunissait á
cette date, mais, pour des motifs d’ordre pratique, ce projet ne
fut pas réalisé.
Les éléves ne sont-ils entrés en rapports qu’avec les seuls
milieux nordiques de Genéve? Ils eurent, en tout cas, des relations
indirectes avec d’autres nationalités en assistant á plusieurs séances
de la Conférence du Travail, ou ils eurent (á l’aide d’interprétes)
une vive impression de la foule trés variée des délégués (représen-
tants des gouvernements, patrons et ouvriers). En plus, ils regurent
plusieurs fois, á l’école méme, la visite de quelques fonctionnaires
ou délégués étrangers, qui leur parlérent á l’aide d’interprétes.
Le séjour á Genéve était, en lui-méme, instructif et varié, mais
bien des éléves avaient sans doute, dans ce milieu assez agité, de
la peine á se recueillir et á obtenir la perspective nécessaire. Aussi
les directeurs pédagogiques de l’École jugérent-ils qu’il serait du
plus grand intérét d’offrir aux éléves, aprés leur séjour á Genéve,
l’occasion de coordonner les impressions et de se les assimiler
dans le calme d’un milieu rural. On trouva, de 1937 á 1939,
un endroit idéal dans l’ancien cloítre de Pontigny, entre Dijon
et Paris, ou l’un des dirigeants de l’éducation populaire fran§aise,
le professeur Desjardins, avait fondé un centre d’études fran^ais
et international, auquel les jeunes Scandinaves furent admis. Les
éléves de l’École avaient ainsi l’occasion, dans un décor magni-
fique, de classer et de coordonner á leur aise, pendant quelques
semaines, dans des cercles d’études et des discussions libres, la
matiére complexe de Genéve.
Méme si l’initiative de l’École était partie de Genéve, ou des
fonctionnaires de la Société des Nations déployérent une grande
activité pour cette institution, ils ne pouvaient en assumer la
responsabilité tout seuls. Ils n’étaient pas pédagogues de profes-
sion et ils ne pouvaient consacrer á cette œuvre qu’une part
restreinte de leur temps. Il fallut donc trouver un directeur en
Scandinavie et un ou plusieurs professeurs permanents pour s’oc-
cuper des éléves et se charger d’une partie de l’enseignement. La
difficulté était de trouver des hommes qui unissaient á l’ex-
périence pédagogique nécessaire la connaissance des travaux de
Genéve, de maniére á pouvoir mettre les éléves en mesure de com-
prendre et de coordonner la matiére que leur offraient les gens
de Genéve. Plusieurs années devaient s’écouler avant qu’on trouvát
une solution satisfaisante á ce probléme.