Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Blaðsíða 187

REVUE LITTÉRAIRE
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dahl prétend qu’il faut tenir compte
des importations et des influences
des pays de civilisation européens.
11 pose en principe que ce que la
Suéde a accepté de l’étranger esc
tout autant un témoignage des be-
soins et des aspirations des Suédois.
de leur tempérament et de leurs
gouts. Pour donner une idée des rap-
ports de la Suéde avec PEurope,
l’auteur ouvre chaque chapitre par
un tour d’horizon européen, et il
réussit á faire, en quelques pages,
des synthéses brillantes de Pidéal de
Pépoque qu’il va étudier. D’une
maniére générale, M. Romdahl a le
secret de caractériser Pesprit d’une
époque et de montrer comment il
se traduit dans le monde des formes.
D’un tempérament généreux, il étu-
die tout ce qui vit et prospére dans
la civilisation suédoise sans distin-
guer ce qu’il faut tenir pour plus
ou moins national. Et pourtant ce
petit ouvrage, de 225 pages seule-
ment, y compris les illustrations,
donne une impression vivante du
caractére propre de Part suédois.
Les traits nationaux n’y sont pas
résumés en formules, et on n’y
trouve pas d’analyse stylistique des
caractéristiques. 11 semble plutót
que Part, avec tout ce qu’il com-
porte de magnifique et de médiocre,
de splendeur royale et de simplicité
populaire, d’expansion étrangére et
de concentration nationale, offre
autant d’aspects de la vie changeante
du peuple suédois au cours des áges.
L’ouvrage de M. Andreas Lind-
blom est d’un ordre de grandeur
tout autre. Le volume qui vient de
paraítre ne traite que de l’antiquité
et du moyen áge; il est de plus de
300 pages et enrichi d’une quantité
de gravures parlantes et bien
choisies. C’est un vrai plaisir de
feuilleter ce livre, qui apporte tant
de matériaux nouveaux en une re-
production exquise. Surtout les plan-
ches en couleurs sont d’une haute
qualité, et elles présentent un excel-
lent apergu des principaux chefs-
d’œuvre de la peinture et de Part
du tissage. L’auteur prend son sujet
dans un sens trés large. Il étudie les
formes artistiques des objets pré-
historiques: armes, ustensiles, stéles,
pierres runiques, et il traite d’une
maniére détaillée non seulement
Parchitecture, la peinture et la
sculpture du moyen áge, mais encore
ses objets de fer forgé, meubles,
broderies et tissures, livres, charpen-
tes, et bien d’autres choses qui,
jusque-lá, n’avaient pas été étudiées
á fond par Phistoire de Part. Dans
tous ces domaines, la compétence de
Pauteur est imposante. 11 s’appuie,
certes, sur les résultats d’autres sa-
vants, qu’il cite consciencieusement,
mais il parle toujours en parfaite
connaissance de cause et avance ses
propres observations et ses opinions
personnelles. Son exposé est clair et
vivant, avec des propriétés de style
trés marquées. Son style propre est
didactique: il met en italiques ce qui
est essentiel, ce qu’il convient de
remarquer. Le but pédagogique de-
vient méme parfois un peu trop
sensible, avec d’incessants: Voir!