Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Blaðsíða 268
LE NORD
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Comme bibliothéque nationale, la Bibliothéque de l’Université
n’aspire pas non plus á étre une bibliothéque universelle compléte.
Les temps sont passés ou, les hautes études étant concentrées á
l’Université, sa bibliothéque devait servir toutes les disciplines
scientifiques, laissant á ceux qui avaient besoin d’autres livres le
soin de se les procurer eux-mémes. La spécialisation a entraíné la
division du travail. Il n’est que trop naturel que les livres relatifs
aux industries techniques pratiques et les ouvrages spéciaux des
sciences techniques soient laissés á la charge de la bibliothéque de
la Haute École technique. En méme temps que l’ancien Institut
polytechnique se developpa en une Haute École technique con-
forme aux exigences actuelles, sa bibliothéque est devenue une
bibliothéque centrale dans son domaine spécial et elle réunit mé-
thodiquement les livres nécessaires aux études techniques supé-
rieures et á leurs applications pratiques. Cette position n’a toute-
fois été pleinement reconnue qu’assez tardivement et ce n’est qu’en
1943 que le budget annuel de la bibliothéque s’est élevé á
300.000 marks. Elle n’avait pourtant pas encore obtenu á tous
égards la position de bibliothéque centrale technique du pays lors-
qu’elle fut entiérement détruite, le 6 février 1944, pendant une
attaque aérienne ennemie.
La division du travail s’est établie aussi dans d’autres do-
maines, soulageant les charges de la Bibliothéque de l’Université.
C’est ainsi que la bibliothéque du Parlement, qui était primitive-
ment affectée á l’usage exclusif de la Diéte et de ses commissions,
a vu s’étendre son champ d’activité. Chargée d’abord d’acquérir
les livres dont auraient besoin les comités publics, elle devait par
la suite servir également les bureaux officiels de l’État. Au
début du XXe siécle, sous la direction de l’administrateur actuel,
on entreprit de la transformer, par des acquisitions méthodiques,
en une bibliothéque centrale pour l’administration de l’État, et á
mesure qu’elle recevait, par des échanges toujours plus nombreux,
les comptes rendus des débats des parlements et les publications
officielles de divers pays, et que ces acquisitions comprenaient mé-
thodiquement des livres de droit et de sciences sociales d’un carac-
tére scientifique, la division du travail se développait tout natu-
rellement entre elle et la Bibliothéque de l’Université, sans régle-
mentations formelles, la Bibliothéque de l’Université pouvant ré-
duire dés lors ses acquisitions en livres de droit et de politique
sociale presque exclusivement á des ouvrages de référence et á des
travaux d’une importance fondamentale, alors que la bibliothéque