Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Page 274
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LE NORD
pour la vie marine, a été étudiée en Suéde depuis 1933 á l’aide des
nouvelles éléments photo-électriques et des galvanométres sensi-
tifs. La grande difficulté qu’on rencontre en faisant ces travaux
consiste á exprimer les résultats des mesurages en unités d’energie
au lieu d’employer l’unité physiologique, le « lux ». Le Conseil
International de Copenhague a confié aux océanographes suédois
la táche d’élaborer une méthode rationelle pour surmonter cette
difficulté. Dans un mémoire qui sera publié bientót, MM. Kullen-
berg et Johnson ont résolu ce probléme.
La transparence de l’eau de mer s’est montrée significative com-
me indicateur de la présence des particules flottantes d’origine or-
ganique, c.-á.-<d. le « detritus ». Avec un projecteur de lumiére
électrique combiné avec un photo-élement, apparail construit par
l’auteur et récemment perfectionné par M. Johnson, les mesurages
de transparences in situ peuvent étre exécutés facilement, révélant
la présence de couches riches en detritus.
Un sujet de trés grande importance c’est la prolifération des
plantes microscopiques flottant dans l’eau de surface, le phyto-
plankton. Utilisant l’énergie de la lumiére sousmarine, (fig. 3) cette
herbe microscopique dans les prairies de la mer produit la base de
subsistence de toute la vie aquatique. Par les recherches renommées
de M. Gran en Norvége, des MM. Allen et Harvey en Angleterre
et alia, on connaít aujourd’hui les conditions essentielles de cette
production. Or, l’application pratique de ces connaissances fon-
damentales présente des difficultés formidables. Dans le program-
me de l’Institut Océanographique de Göteborg, l’utilisation ultime
des recherches océanographiques pour les péches maritimes oc-
cupe une place importante. L’étude des cultures de plankton sur
une grande échelle est aussi inclue dans ce programme.
Déjá en 1936 j’ai fait des tentatives d’enrichir la végéta-
tion de phyto-plankton dans le petit fjord de Klefkilen, situé á
58° 23’ N et ii° 17’ E, par l’addition des solutions de NaNO^ et
de Na2HP04á l’eau de la surface. Malheureusement l’échange de
l’eau entre la mer et le fjord par l’embouchure de Klefkilen était
trop vif, et le résultat de cette expérience préliminaire fut négatif.
Afin de réaliser pour l’étude de ce probléme un intermédiaire
entre les fjords et les petits ballons de verre employés pour des
cultures ordinaires, j’ai fait construire dans l’Institut Océanogra-
phique un « puits de plankton » de 2 métres de diamétre et de 12
métres de profondeur. On remplit ce puits par trois couches d’eau