Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1944, Page 276
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LE NORD
viron trois fois plus rapide dans le « loch » que dans leur milieu
antérieur. II faut ajouter que le loch d’essais fut protégé d’une
dissipation rapide de l’eau enrichie par une digue construite á
travers de l’embouchure.
Jusqu’á la derniére douzaine d’années on a bien peu avancé,
au point de vue technique, l’examen des sédiments sousmarins fait
á l’aide des tubes sondeurs plongés dans le fond et remportant une
colonne de sédiment représentative des dépöts accumulés au cours
des siécles. Ainsi l’expédition avec le « Météor », d’ailleurs si mag-
nifiquement instrumentée, n’a put recueillir que des échantillons de
fond moins d’un métre de longueur. Pendant plus d’une dizaine
d’années, en collaboration avec M. Kullenberg, j’ai poursuivi des
essais d’obtenir des échantillons de fond d’une grande longueur,
en utilisant la pression hydraulique au fond pour vaincre la fric-
tion entre la colonne de sédiment et les parois internes du tube
sondeur, friction qui empéche le mouvement ascendant du dépöt.
On attache le bout supérieur d’un tube de 5 cm de diamétre in-
terne et de 18 ou 20 métres de longueur á un récipient sphérique
aux parois de fer de fonte d’une épaisseur de quelques centimétres.
On fait le vide dans ce récipient juste avant de le descendre. Tou-
chant au fond un poids annulaire autour de l’orifice inférieur du
tube fait ouvrir l’étroite communication entre le tube et le réci-
pient, ce qui fait jaillir dans le récipient vide l’eau contenue dans
le tube. La colonne d’eau montant dans le tube est suivie d’une
colonne de sédiment, qui le remplit au fur et á mesure que le tube
descend dans le fond.
Par ce moyen nous avons obtenu des colonnes de sédiment du
fond du Gullmar Fjord mesurant jusqu’á 17/2 métres de lon-
gueur, c.-á.-d. six fois plus longues que la longueur maxima ob-
tenue avec le fameux « sondeur canon » de M. Piggot. Nous espé-
rons utiliser bientöt cet instrument pour obtenir des échantillons
de fond dans de grandes profondeurs océaniques, ou chaque métre
de sédiment doit correspondre á 100 000, sinon á 1 000 000 ans.
L’examen de la radioactivité des fonds marins, que j’ai com-
mencé en 1921 dans le Musée Océanographique de Monaco, a
été poursuivi également dans le nouvel institut á Göteborg. J’ai
mesuré le radium contenu dans les couches superficielles et dans
celles un peu plus profondes des concrétions manganésiennes. Je
dois ces concretions aux expéditions Challenger et Albatross, qui
les ont trouvées dans les grandes profondeurs de l’Océan Pacifique.,