Milli mála - 01.06.2016, Blaðsíða 148
LE FRANÇAIS STRINDBERGIEN EN TRADUCTION
148 Milli mála 8/2016
traductions de seconde main (traduction via une langue de relais).
La décision d’inclure plus précisément l’italien est fondée sur les
réflexions suivantes. Primo, nous souhaitons contribuer à la recherche
en histoire de la traduction en proposant certes une étude de cas –
nous focalisons notre travail sur un roman d’un auteur –, mais en
offrant une description riche en termes de phénomènes et en nombre
de (re)traductions, dans l’espoir que les conclusions de notre travail
seront pertinentes pour la recherche en traduction littéraire de
manière plus générale. En effet, plusieurs traductions italiennes du
Plaidoyer étant parues, elles nous permettront d’investiguer le
phénomène de retraduction, domaine de recherche dans lequel des
études extensives et approfondies sont encore nécessaires afin de
comprendre ce phénomène complexe, comme le soulignent Koskinen
et Paloposki7. Secundo, en vue d’assurer la validité des conclusions
tirées de notre travail, nous souhaitons limiter notre analyse aux
langues que nous maîtrisons nous-mêmes et pour lesquelles nous
avons accès à des informateurs pouvant nous renseigner sur des
effets stylistiques même subtils. Ayant précédemment travaillé sur
les traductions du Plaidoyer en allemand et en anglais, nous
proposerons ici une analyse en italien et, à moyen terme, en espagnol
ainsi que dans des langues scandinaves. Tertio, une analyse
comparative non pas bilingue, mais multilingue8 – à savoir
comportant plus de deux langues d’arrivée – permet des observations
plus fines qu’une simple analyse bilingue, puisque la comparaison
entre plusieurs langues cibles contribue à mettre à jour des
phénomènes qui n’émergent pas toujours dans l’analyse d’un
original avec sa traduction dans une seule autre langue.
La décision de limiter notre analyse au roman Le Plaidoyer d’un
fou, sans tenir compte d’autres ouvrages rédigés par Strindberg
directement en français, est motivée par des considérations
méthodologiques. En effet, le phénomène de retraduction exige une
analyse textuelle détaillée, tâche difficile si le chercheur travaille sur
de larges séries de données. Toutefois, nous pensons que notre étude
7 Kaisa Koskinen et Outi Paloposki, « Retranslation », Handbook of Translation Studies Online, http://
doi.org/10.1075/hts.1.ret1 (dernier accès : 09.10.16).
8 Voir Katharina Reiss, « Der Übersetzungsvergleich. Formen – Funktionen – Anwendungsbereich »,
Kontrastive Linguistik und Übersetzungswissenschaft, éds Wolfgang Kühlwein, Gisela Thome et
Wolfram Wilss, Munich : Wilhelm Fink Verlag, 1981, pp. 311-319.