Milli mála - 01.06.2016, Blaðsíða 153
ALEXANDER KÜNZLI, GUNNEL ENGWALL
Milli mála 8/2016 153
son tour, fut utilisée pour la première traduction suédoise non
autorisée de 1893–1894, ainsi que pour la seconde traduction en
suédois, incomplète et également non autorisée, publiée en 1903.
Georges Loiseau, en revanche, avait pour tâche de réviser le
manuscrit original, révision publiée en 1895. Cette version révisée
servit ensuite de texte de départ à un grand nombre de traductions,
dont la traduction suédoise de John Landquist parue en 1914, la
première traduction suédoise officielle du roman, comme nous
l’avons vu. Deux traductions suédoises supplémentaires sont parues
par la suite avec comme texte de départ la version révisée de Georges
Loiseau, notamment la traduction de John Landquist et d’Erik
Staaff, parue en 1920, et celle de Tage Aurell, parue en 1962.
Après la découverte du manuscrit original à Oslo au début des
années 1970, la sixième traduction suédoise du roman parut en
1976. Elle a été réalisée par Hans Levander et constitue la première
et seule traduction suédoise à partir du manuscrit original de
Strindberg. Dans notre analyse, nous examinerons cette version qui
est aussi la traduction suédoise la plus récente.
En ce qui concerne les traductions italiennes, il est intéressant de
noter que la première traduction ne paraît qu’en 1965, suivie de
deux autres traductions en 1978 et en 1989. La première a été
effectuée par Nino Jafanti, la deuxième par Gabriella Ferrugia et la
troisième par Guiseppe de Col. L’examen de la structure de ces trois
versions italiennes montre qu’elles se basent toutes sur la version de
Georges Loiseau. Deux nouvelles traductions, à partir cette fois-ci
du manuscrit original, paraissent en 1990 et en 1991. La première
de 1990 est la traduction de Vico Faggi, la deuxième celle de
Giuseppe Mongelli. Les exemples que nous étudierons seront tirés
de cette dernière traduction italienne22.
La figure 1 ci-dessous illustre à l’aide de flèches la relation
complexe entre texte original, copies et (re)traductions. Parmi les
versions suédoises, nous n’avons inclus que trois des six traductions
parues, (1) celle de Budkaflen qui a été publiée sans l’autorisation de
Strindberg, (2) la première traduction officielle ainsi que (3) la
dernière traduction à ce jour. En ce qui concerne les traductions
22 Vico Faggi est le pseudonyme d’Alessandro Orengo; Nino Jafanti est le pseudonyme de Stefano
Jacini.