Milli mála - 01.06.2016, Síða 164
LE FRANÇAIS STRINDBERGIEN EN TRADUCTION
164 Milli mála 8/2016
médecin vient de la quitter ; elle demande à me voir. Le baron me supplie
de venir et j’y vais. Pauvre de moi !
(271 mots)
Loiseau corrige et adapte ce passage à plusieurs endroits, comme en
témoigne la liste de modifications non exhaustive suivante.
Corrections : orthographe/morphologie (oublie moi -> oubliez-
moi ; je lui transmet -> je lui fais tenir) ; construction du verbe (elle
demande me voir -> elle demande à me voir) ; mode (est-ce par hasard, que
la femme m’ait trouvé trop chaste ! -> m’aurait-elle trouvé, par hasard,
trop de retenue ?) ; prépositions (m’appelle à la baronne -> m’appelle
auprès de la baronne ; jouer du feu -> badiner avec l’amour ; à trois heures
l’après-midi -> à trois heures de l’après-midi).
Adaptations : ponctuation (trop chaste ! -> trop de retenue ?) ;
syntaxe (Elle, la séductrice ! -> […], elle, la séductrice!) ; ordre des
mots (la déception la plus cruelle -> la plus cruelle déception) ; synonymie
(idée infernale -> idée diabolique ; missive -> billet) ; cohérence (qui est,
paraît-il, gravement malade !) ; organisation du texte (9 paragraphes
-> 7 paragraphes).
Force est de constater que le résultat du travail de Loiseau est un
texte plus conventionnel et moins énergique que l’original strind-
bergien. On peut citer, à ce titre, la ponctuation, les changements
syntaxiques et l’organisation du texte. Loiseau résume les neuf
paragraphes de Strindberg en sept, alors que c’est justement le
grand nombre de brefs paragraphes qui, peut-être, traduit chez
Strindberg l’inquiétude fébrile d’Axel. Venons-en maintenant à
l’analyse de la traduction de Hans Levander, à partir du manuscrit
original de Strindberg.
Sixième traduction suédoise (1976)40 :
Jag stannar på mitt rum den här förmiddagen, ett rov för den grymmaste
besvikelses kval. Jag har smakat på den förbjudna frukten, och man rycker
den ifrån mig. Hon, den stolta, ångrar sig nu; hon pinas av samvetskval,
hon överhopar mig med förebråelser. Hon, som förfört mig!
Jag får ett djävulskt infall! Tänk om denna kvinna till äventyrs funnit
mig alltför kysk! Tänk om det var förakt för min blyghet som kom henne
40 En dåres försvarstal, traduction suédoise de Hans Levander, pp. 117–118.