Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 41
NEUTRALITÉ NORDIQUE
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sein de l’Assemblée comme au Conseil de la Société des Nations,
contre les excés de l’esprit de Versailles, qui coutent si cher au
monde aujourd’hui. Dans la mise en œuvre et la détermination
précise des idées de solidarité de la Société des Nations, ils ont
constamment considéré comme le point capital, non les sanctions
a appliquer á l’agresseur, mais les moyens de prévenir la guerre,
de méme qu’ils ont, en ce qui concerne l’application des sanc-
tions, fourni dés 1921 une contribution importante á l’adoption
de directives ayant pour objet d’assurer une application plus
rationnelle, parce que plus souple, des dispositions rigides du
Pacte. Ils ont toujours donné une place prééminente aussi aux
travaux ayant pour but de développer la procédure de concilia-
tion et d’arbitrage, comme en témoigne suffisamment, par
exemple, l’adoption de l’Acte général. Une œuvre á laquelle ils
ont voué un intérét tout spécial, dans la conviction que la sécurité
collective constituera une garantie bien plus sure dans un monde
désarmé, est celle de la réalisation des dispositions prévues á l’ar-
ticle du Pacte relatif au désarmement.
Dans tous ces travaux, la mentalité neutre a été toujours
un facteur sous-jacent. Toujours, les Etats nordiques ont pensé
que l’idée de solidarité devait étre pénétrée de ces considérations,
jaillies de la mentalité neutre, pour pouvoir servir de base solide
á un régime juridique international. Ce point de départ n’a jamais
été perdu de vue. II nous est toujours apparu, au contraire, comme
un point de repli pour le cas ou la gigantesque œuvre de soli-
darité ne pourrait se réaliser dans une premiére étape.
II me sera permis de rappeler dans cet ordre d’idées com-
ment, á l’heure ou l’espoir rayonnait encore autour des travaux
de la Conférence du désarmement et á l’occasion d’une proposi-
tion faite en 1934 á Genéve par les neutres dans l’intérét de la
limitation des armements, l’auteur du présent article a fait au
nom de la Suéde la déclaration suivante:
« Aux pays qui ont pris part á la Grande Guerre, il paraít
évident que la sécurité repose, soit dans les armes que chacun
posséde, soit dans l’organisation commune de la paix. Un pays
comme le mien n’oublie point que, autrefois, sa sécurité a été
fondée sur la neutralité armée. L’opinion publique d’un tel pays
admettrait sans difficulté que la sécurité serait encore plus assurée
si elle avait pour base une solidarité générale et effective. La pru-
dence la plus élémentaire commande toutefois, dans les conditions
Le Nord I
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