Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 385

CHRONIQUE TRIMESTRIELLE
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Le ler dé-
cembre dernier,
l’Islande a fété
le vingtiéme
anniversaire du
recouvrement
de son indé-
pendance que
le pays avait perdue, il y a 6—700
ans, aprés avoir connu, comme État
libre, quelques siécles d’une ex-
istence florissante, oti ont pris nais-
sance la littérature classique islan-
daise et le parlement plus que mil-
lénaire du pays. La rentrée de l’Is-
lande dans le rang des États sou-
verains s’est effectuée par la loi
d’union dano-islandaise de 1918,
qui a été traitée en détail par M. le
Ministre Sveinn Björnsson dans le
premier numéro du « Nord ». L’État
islandais a donc été créé la méme
année que tant d’autres États de
l’Europe, mais tandis que les autres
formations d’État ont été les résul-
tats d’une guerre sanglante, l’État
islandais a été constitué par des né-
gociations pacifiques entre le Dane-
mark et l’Islande.
Au cours des vingt années qui se
sont écoulées depuis lors, l’Islande
a connu un développement écono-
mique et technique énorme, qui est
sans précédent dans aucune période
antérieure du pays, et qui dans
d’autres pays s’est étendu sur des
générations. Cette évolution a été
inaugurée par l’introduction de la
grande exploitation dans la péche
au début du siécle, a l’époque ou
les embarcations á propulsion méca-
nique commenjaient de remplacer
les embarcations á voiles et á rames.
11 y a vingt ans, les voiliers consti-
tuaient encore un quart du tonnage
de la flotte de péche. Depuis, la
flotte a été l’objet d’une modernisa-
tion étendue, les voiliers ont dis-
paru, le tonnage des embarcations
á vapeur a triplé, et le tonnage
global de la flotte de péche a
doublé, passant de prés de 12.000
tonneaux de jauge brute en 1917 á
24.000 tonneaux en 1937, dont les
embarcations á vapeur, notamment
les chalutiers, représentent prés de
70 p. 100, le reste étant formé par
les embarcations á moteur. Cette
profonde modernisation et cet ac-
croissement important de la flotte
de péche ont eu pour conséquence
une augmentation immense de la
capture, et ont porté l’lslande, pour
ce qui concerne la capture débar-
quée du pays, á la quatriéme place
parmi les nations pécheuses de l’Eu-
rope, aprés la Norvége, la Grande-
Bretagne et l’AIlemagne. Mais, si
l’on calcule, d’autre part, Ia capture
par habitant, l’Islande est de beau-
coup la plus grande nation pécheuse
du monde. Bien que les 117.000
habitants de l’Islande ne représen-
tent que 0,2 pour mille de la popu-
lation de l’Europe, la capture de
l’lslande ne fait pas moins de 8 p.
100 de la capture totale des mers
d’Europe.
La péche á la morue forme depuis
longtemps la partie principale des
péches de l’Islande. Depuis 1918, la
péche a connu un puissant essor et