Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 81
LE DANEMARK ET LA MINORITÉ ALLEMANDE 73
Le 12 avril dernier, lors de la discussion générale du budget
supplémentaire, le représentant de la minorité allemande á la
chambre des députés danoise, le pasteur Schmidt, a critiqué, une
fois de plus, la frontiére fixée en 1920. Tout en déclarant que,
d’aprés lui, il serait inadmissible et, d’un point de vue psychologi-
que, dangereux de jouer avec la possibilité que l’Allemagne puisse
toucher á la frontiére par des moyens de force, il a tenu á ajouter
qu’il y aurait, cependant, relativement á cette question « certains
nœuds á résoudre ». La solution du probléme intervenue en 1920
serait incompatible avec les principes adoptés par les pays du
Nord et on devrait, á un moment donné, entamer des pourparlers
afin d’y remédier. Quant á l’heure propice, il n’appartiendrait
qu’aux deux parties en cause, á savoir l’Allemagne et le Dane-
mark, de la choisir. Le ministre des affaires étrangéres danois a
répondu que, dans la question soulevée par le député allemand,
il n’y aurait aucune divergence de vue entre le Danemark et les
autres pays scandinaves. « Dans la décision de 1920, déclarait le
ministre, il n’y a rien qui puisse étre considéré comme n’étant pas
conforme aux principes généralement admis par les peuples nor-
diques relativement á la solution qu’il convient de donner á des
questions nationales. La frontiére germano-danoise a été fixée
d’aprés un tracé basé sur le résultat d’un plébiscite. Cette consul-
tation populaire a eu lieu dans des conditions qui permettaient aux
sentiments nationaux de se manifester d’une maniére aussi claire
et précise que ne l’ont permis trés peu ou aucun des plébiscites
organisés au cours de l’histoire. Il ne pouvait en résulter une ligne
frontiére strictement nationale. Cela ne sera presque jamais pos-
sible dans des territoires ou il y a un certain mélange de groupes
de populations qui différent par leurs sentiments nationaux. Ainsi,
il est resté au nord de la frontiére une minorité allemande, de
méme que, au sud de cette frontiére, il a été laissé une minorité
danoise. Nous n’ignorons pas que cette derniére n’est pas aussi
nombreuse que la premiére, mais nous savons aussi que ces minori-
tés sont toutes deux si restreintes qu’on peut aller chercher loin
dans le monde afin de trouver des régions de peuplement mixte
ou il y ait une frontiére tellement conforme aux sentiments na-
tionaux que celle qui sépare l’Allemagne et le Danemark ». Le
ministre a terminé en disant que, dans tous les domaines, la mino-
rité allemande du Slesvig du Nord jouissait d’une liberté sans
pareille dans le monde entier et qu’il serait donc bien naturel que
la question de la frontiére germano-danoise n’eut pas été soule-