Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 79
LE DANEMARK ET LA MINORITÉ ALLEMANDE
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sur la base des suggestions formulées par le conseil local ecclésias-
tique (Menighedsraadet), aprés consultation préalable du premier
pasteur et de l’évéque. Dans 25 églises sur environ 100, il y a ainsi
réguliérement, une ou deux fois par mois, des services religieux
en langue allemande. En outre, il va de soi que toutes les céré-
monies religieuses — baptéme, communion, confirmation, bénédic-
tion nuptiale, funérailles — sont célébrées dans la langue désirée
par les membres respectifs de la communauté. Au demeurant, la
population allemande peut fonder des communautés libres qui
bénéficient du libre usage des églises officielles. C’est ainsi qu’en
1923 fut créée la « Nordschleswigsche Gemeinde der evangelisch-
lutherischen Landeskirche Schleswig-Holsteins ». Cette église est
actuellement desservie par six pasteurs allemands résidant dans
le Slesvig du Nord.
En ce qui concerne l’usage de la langue allemande devant
les tribunaux ou les autorités administratives, toute personne dé-
clarant ne pas posséder la langue danoise a le droit de se servir
de la langue allemande.
Quant au domaine économique, nous avons déjá fait observer
que la population allemande est traitée sur le méme pied que la
population danoise. Les différentes institutions de crédit créées
par le gouvernement danois afin de venir en aide á la population
atteinte par la crise sont administrées sans aucun parti pris. En
1926, les Allemands ont, cependant, fondé un institut spécial dit
« Kreditinstitut Vogelgesang », dirigé par un avocat deHaderslev,
M. Georg Vogelgesang. Cet institut a déployé une grande activité,
notamment dans les régions limitrophes de la frontiére ou tant
d’écoles privées allemandes ont été établies. L’institut Vogelgesang
dont le principal bailleur de fonds est la Société anonyme de parti-
cipations et de crédits continentaux de Zurich, ne s’efforce pas
seulement d’aider les paysans allemands á conserver leurs proprié-
tés, ce qui est dans la nature méme des choses, mais il s’est aussi
rendu acquéreur de vastes terres qu’il se propose, le moment venu,
de partager entre la jeunesse allemande afin d’augmenter ainsi
le nombre de la population allemande dans les contrées mixtes.
Telle est, dans les divers domaines, la situation actuelle de la
minorité allemande établie dans les territoires rétrocédés au
Danemark. A plusieurs reprises, cette minorité a exigé un
régime d’autonomie culturelle sans, toutefois, avoir jamais
précisé, sous forme de projet de loi, la véritable portée de
cette demande. On s’est généralement borné á se référer á