Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 75
LE DANEMARK ET LA MINORITÉ ALLEMANDE 67
II convient cependant de remarquer qu’en ce qui concerne les
dites élections, il n’est pas possible d’indiquer des chiffres cor-
respondant, d’une facon exactement analogue, á ceux du plébiscite
de 1920 vu que, sous l’administration danoise, les anciennes petites
communes ont cessé d’exister, de sorte qu’on ne peut se référer
qu’au nombre de voix dans chaque commune au sens que le droit
administratif danois a donné á ce terme. Etant donné qu’une
partie du « Tiedje-Giirtel » ne comprend pas de telles communes
entiéres, mais seulement certains districts de celles-ci, il s’ensuit
que le nombre des suffrages exprimés tel qu’il se trouve indiqué
ci-dessus est trop élevé et que, partant, le pourcentage des voix
allemandes devrait étre légérement augmenté. Mais puisqu’il ne
s’agit ici que de quatre communes, cette différence ne saurait signi-
fier grand’chose. En tout cas, il est un fait certain que dans le Sles-
vig du Nord réuni au Danemark en 1920, il n’y a aujourd’hui que
deux communes avec des majorités allemandes: Hojer (343 voix
allemandes, 266 voix danoises) et Udbjerg (132 contre 96). Dans
la ville de Tonder, on ne trouve á l’heure actuelle qu’une minorité
allemande de 38 p. c. Telle est la vraie situation actuelle. Ces
chiffres paraissent suffisamment explicites et il n’y a guére lieu
de s’y attarder davantage.
Quant á la législation danoise qui nous intéresse ici, on est
amené á constater qu’elle est empreinte du plus profond respect des
droits d’autrui et que le législateur, de prime abord, a désiré tenir
compte, dans une large mesure, des besoins culturels de la minorité
allemande. C’est ainsi que, dans les villes, l’école primaire a été
divisée, dés le début, en deux sections distinctes selon la langue
d’enseignement. Les parents et tuteurs sont entiérement libres de
choisir entre les deux écoles, comme bon leur semble. Dans les écoles
á langue d’enseignement danoise, les enfants ont, aprés la troisiéme
année, 4—6 le§ons allemandes par semaine et, vice versa, dans
les écoles ou la langue d’enseignement est allemande, 4—6 le§ons
danoises. Toutefois, ces le§ons ne sont pas obligatoires, comme il
a déjá été relevé plus haut. Quant aux communes rurales, il est,
en principe, stipulé que la langue d’enseignement dans les écoles
primaires doit correspondre á la langue populaire des districts
scolaires respectifs, laquelle est partout danoise.
Il est, cependant, prévu que des écoles á langue d’enseigne-
ment allemande peuvent étre créées. Dans tous les districts sco-
laires dans lesquels au moins 10 p. c. des électeurs ayant des droits