Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 275
LA NEUTRALITÉ DES ILES D’ALAND 265
prendre, á cet effet, les dispositions d’ordre maritime strictement
nécessaires. La Finlande doit référer immédiatement de ces me-
sures qu’elle ne peut prendre qu’en temps de guerre, á la Société
des Nations.
C’est á ceci que se limitent, en fait, suivant la convention, les
droits de la Finlande, en ce qui concerne les dispositions d’ordre
militaire. La Finlande ne peut méme pas avoir des troupes de
protection dans la zone.
La signification de cette lacune apparaít avec évidence du
fait qu’il y a lieu de redouter qu’une violation de la neutralité
ne soit soudaine. Comme, d’autre part, il incombe tout naturelle-
ment á la Finlande de défendre cette partie méme de son terri-
toire, les droits et les devoirs de la Finlande ne sont pas en har-
monie avec les possibilités d’action dont elle dispose. Cette situa-
tion est, surtout pendant une période de troubles et de tension
internationale, intenable. On peut dire, sans crainte d’exagérer,
qu’il serait irresponsable de permettre qu’une telle situation dure,
alors que les mesures prévues par la convention ne sont plus de
nature á réaliser ce que celle-ci s’était proposé d’atteindre.
La conséquence naturelle de cet état des choses est qu’il faut
prendre de nouvelles mesures pour assurer le maintien de la neu-
tralité de l’archipel. Le gouvernement finlandais auquel il revient
en premier lieu de le faire s’est saisi de l’affaire et est entré en
pourparlers á ce sujet avec le gouvernement suédois. Il est naturel
que cela ait été la premiére mesure á prendre. En effet, la Suéde
est la puissance garante la plus proche. La premiére étape a donc
été d’atteindre une entente á ce sujet entre les gouvernements
finlandais et suédois. Les pourparlers entamés au printemps der-
nier ont heureusement conduit, dans un temps relativement court,
á l’élaboration d’un programme concernant les mesures á prendre,
par suite des changements intervenus, pour assurer efficacement
la neutralité des íles d’Aland. Ces mesures seraient, dans l’essen-
tiel, les suivantes:
II faut obtenir une modification á la convention de 1921
pour mettre hors de la zone neutralisée quelques íles, ilóts et ré-
cifs du sud de l’archipel. En construisant sur ceux-ci des fortifi-
cations permanentes, on obtient une zone de protection pour
l’archipel neutralisé. La zone neutralisée aurait ainsi une limite
légérement révisée dans le sud. II faudrait en outre prendre, en
temps de paix, dans cette méme zone, des mesures provisoires pour
assurer la possibilité de garantir efficacement, le cas échéant, la