Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 113
CONDITIONS LINGUISTIQUES EN FINLANDE ioj
Finlande, ont leurs écoles primaires en langue laponne), on s’est
efforcé, dans les communes bilingues, d’assurer aux minorités
linguistiques, si minimes qu’elles soient et quelle que soit leur
langue, l’enseignement primaire dans leur langue. La loi oblige
la commune á fonder des écoles pour les enfants des groupes
minoritaires selon les mémes principes que pour ceux de la majo-
rité linguistique.
II faut reconnaítre qu’on a pu relever, ici et lá, une certaine
répugnance á se conformer á cet égard aux dispositions de la loi,
surtout dans les régions ou la minorité est infime et clairsemée.
Cette répugnance s’est manifestée aussi bien dans les communes
á majorité suédoise que dans celles á majorité finnoise. Elle est
due le plus souvent á un excés d’économie dans la gestion des
biens de la commune, mais parfois aussi á des motifs de politique
linguistique. Il n’est d’ailleurs pas toujours facile de décider quelle
est la langue maternelle de l’enfant si ses parents appartiennent
á des groupes différents et si l’enfant parle les deux langues.
Aussi n’a-t-on pas pu éviter entiérement les querelles scolaires
dans les communes bilingues. Les autorités de l’Etat ont cepen-
dant veillé á ce que les communes se conforment aux disposi-
tions légales et respectent le droit des minorités.
Pour satisfaire au besoin d’instruction des petites minorités,
il a fallu aussi avoir recours á l’initiative privée. Mais les écoles
fondées de la sorte n’en ont pas moins été, elles aussi, subvention-
nées par l’Etat. On s’est efforcé d’étre aussi libéral que possible
pour ce qui est du nombre minimum d’éléves qui donne droit,
en principe, á la subvention de l’Etat. La loi stipule qu’il faut,
pour obtenir l’appui de l’Etat, qu’une école á programme réduit
ait au moins 20 éléves et une école élémentaire 15, mais elle con-
fére cependant au Conseil des Ministres le droit de descendre
au-dessous de ces chiffres. Depuis quelques années, on considére
que le soutien de l’Etat peut étre accordé á toute école á pro-
gramme réduit si elle a 15 éléves et á toute école élémentaire si
elle en a au moins 11.
Mais afin de pouvoir assurer l’enseignement de minorités
encore plus faibles, on a prévu depuis plusieurs années dans le
budget de l’Etat des subventions á distribuer aux écoles primaires
privées qui ne satisfont pas aux exigences posées par la loi en ce
qui concerne le nombre des éléves. Cette subvention atteint, pour
l’année en cours, 550.000 markkas. Gráce á ce fonds, on a pu
subvenir aux besoins de nombreuses écoles de langue finnoise et