Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 80
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LE NORD
la loi esthonienne de février 1925 et au mode de régle-
ment qui s’y trouve institué. Tout récemment, les porte-
parole de la population allemande ont recommencé á parler de
cette autonomie culturelle en demandant la nomination d’un con-
seiller particulier pour les écoles publiques allemandes et la créa-
tion de commissions scolaires séparées pour ces mémes écoles bien
que, dans la pratique, ainsi qu’il a été exposé ci-dessus, les membres
danois de ces commissions s’abstiennent de toute ingérence dans
les questions qui ne regardent que les écoles allemandes, et que
les autorités supérieures tiennent toujours compte des propositions
émanant des représentants de la minorité. Toute la législation
danoise repose sur le désir de voir s’établir une collaboration
confiante entre les deux éléments de la population slesvicoise ap-
partenant á la méme race, professant la méme religion et parlant
la méme langue. On ne voudrait pas, par des mesures législatives,
contribuer á isoler les uns des autres et rendre le contact mutuel
plus difficile qu’il ne l’est. Personne ne désire porter atteinte, de
quelque fagon que ce soit, á la vie culturelle de la minorité alle-
mande. La législation et l’administration danoises en fournissent
des preuves évidentes.
Les autorités compétentes de l’Empire allemand ont, á plu-
sieures reprises, donné á entendre qu’elles appréciaient á sa juste
valeur la politique du Danemark á l’égard de la minorité alle-
mande. Le 12 février 1936, en réponse á un discours prononcé á
Haderslev par le président du conseil danois, á Poccasion de
Panniversaire du plébiscite du 10 février 1920, la Correspon-
dance diplomatique allemande dont on connaít les attaches avec
le ministére des affaires étrangéres de Berlin, écrivit que « par
son attitude loyale dans la question de minorités, PEtat danois
pourrait servir d’exemple á d’autres Etats ». Dans son discours
retentissant du 20 février dernier, le chancelier Hitler disait avec
raison qu’il n’y a guére, en Europe, de délimitation de frontiére
susceptible de satisfaire tout le monde. « II importe donc d’au-
tant plus d’éviter des vexations inutiles des minorités nationales
pour ne pas ajouter á la douleur de la séparation politique en-
core celle des persécutions en raison de la nationalité (Volkstum)
á laquelle on appartient. Il a été établi qu’il est possible de trouver
des moyens d’aplanir les difficultés et de créer une détente pourvu
que la bonne volonté existe ». S’il y a, en Europe, une frontiére
quelconque á laquelle ces paroles puissent étre appliquées, c’est
bien la frontiére germano-danoise.