Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 112
104
LE NORD
cependant relever certains faits qui en fournissent l’explication.
Tout d’abord, la natalité de la population de langue suédoise,
qui comprend une proportion beaucoup plus grande de citadins
que la population parlant le finnois, est plus faible que celle des
Finnois, ce qui fait que le nombre d’enfants d’áge scolaire est
proportionnellement plus faible que celui du groupe de langue
finnoise. Il y a lieu de remarquer d’autre part que, toutes propor-
tions gardées, les enfants issus de familles parlant suédois entrent,
plus souvent que ce n’est le cas des enfants de langue finnoise,
directement dans les écoles secondaires et dans les établissements
préparatoires annexés á celles-ci. Ainsi, il y avait, pendant l’année
scolaire 1934—1935, 1037 enfants de langue finnoise et 819
enfants de langue suédoise dans les écoles préparatoires, la pro-
portion étant donc fortement en faveur de ces derniers.
Pour ce qui est du nombre des instituteurs, il est sensiblement
favorable aux écoles suédoises. La Finlande comptait en 1937,
sur 13.391 instituteurs, 1368, soit un peu plus de 10 %, qui
enseignaient dans les écoles de langue suédoise. La légére dispro-
portion á l’avantage des écoles suédoises provient du fait qu’elles
ont moins d’éléves par instituteur. Ainsi, les écoles primaires
élémentaires de province comptaient, en 1934—35, 25.7 éléves
en moyenne par instituteur de langue finnoise, contre 17 par
instituteur enseignant en suédois. Les chiffres correspondants
étaient de 34.8 et 30.1 pour les écoles primaires supérieures et
de 22.8 et 16.2 pour les écoles á programme réduit. Au cours
de cette année, le nombre moyen d’éléves dans toutes les écoles
primaires de la province est de 32.06 pour les écoles de langue
finnoise et de 22.4 pour celles de langue suédoise.
Ce que nous venons de dire suffit, semble-t-il, pour montrer
que les écoles populaires de langue suédoise ne sont aucunement,
pour ce qui est de leur organisation et de leur capacité de travail,
dans une position moins favorable que les écoles de langue fin-
noise, mais plutót, sous certains rapports, mieux partagées que
celles-ci.
Quelques mots maintenant au sujet de l’enseignement dont
bénéficient les petites minorités des communes bilingues. Fidéle
au principe selon lequel il faut assurer aux minorités le droit
d’avoir des écoles leur fournissant l’enseignement dans leur langue,
principe qui est á la base méme de la législation scolaire en Fin-
lande (et dont l’application intégrale apparaít p. ex. du fait que
méme les Lapons, qui sont á peine au nombre de deux mille en