Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Blaðsíða 282

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LE NORD
tuation spéciale au point de vue international. Un engagement
de défendre les íles d’Aland se rapportera á une zone dont ia
neutralité permanente est reconnue par les puissances, zone dont
la protection contre toute occupation par une puissance bel-
ligérante est, pour la Suéde, d’un intérét vital. Toute attaque
contre les íles serait la violation flagrante d’une convention dont
le maintien est considéré tant par la Société des Nations que par
les puissances contractantes comme étant non seulement d’un inté-
rét général européen, mais aussi d’un intérét spécial suédois et
finlandais. II résulte de cette conception suédoise de la valeur de
la convention et de son importance fondamentale que la Suéde
ne veut pas toucher á cette convention plus qu’il ne lui semble
absolument indispensable.
Les modifications que l’on a mises á l’étude en ce qui touche
la convention visent les conditions de la région méridionale de
la zone démilitarisée. Du fait de l’autorisation de construire des
fortifications permanentes sur quelques íles et récifs au sud de
l’íle principale, certaines voies maritimes pourraient étre efficace-
ment protégées. Ces íles appartiendraient naturellement toujours
á l’archipel d’Aland et resteraient soumises aux lois d’autonomie
et de garanties. Aucune fortification ne serait établie sur le « con-
tinent » méme d’Aland. Mais le plan envisagé prévoit la possibi-
lité pour la Finlande de demander, de concert avec la Suéde, aux
puissances contractantes et au Conseil le droit de prendre, pen-
dant une durée de dix ans, certaines dispositions militaires, dans
l’esprit des prescriptions de la convention, ayant trait aux me-
sures á prendre pour en empécher la violation. Ces mesures visent
la création de batteries mobiles et le transfert d’un certain person-
nel militaire et de matériel de guerre aux íles d’Aland. Le nombre
des effectifs transférés dépendrait de la maniére dont la popu-
lation, par son acceptation du service militaire, pourrait mettre
sur pied des troupes alandaises. Le personnel venant du continent
finlandais devrait en tout cas avoir le suédois comme langue
maternelle.
Les projets ainsi élaborés ont toujours présupposé que l’on de-
manderait l’avis de la population d’Aland avant de prendre des
mesures définitives. La question d’adopter sur le territoire d’Aland
un service militaire a été confiée á l’étude d’un comité établi avec
une coopération suédoise et alandaise. Les projets dont il vient
d’étre parlé devront naturellement étre portés devant les parle-
ments des deux pays et il s’agira, enfin, d’obtenir le consentement