Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Page 194
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1936, une révision approfondie de cette évaluation permit de
le réduire á 700.000 pour etre porté, en 1937, á 600.000. Dans
le rapport qui sera présenté á l’Assemblée de cette année, je crois
méme pouvoir indiquer une nouvelle réduction et fixer le nombre
d’un demi million approximativement comme correspondant plus
exactement á celui des réfugiés de l’Office Nansen.
Ces diminutions ne sont pas dues seulement á un établissement
plus juste des statistiques, ce d’autant moins qu’en matiére de ré-
fugiés ces derniéres sont trés difficiles á obtenir, les gouvernements
eux-mémes n’étant pas toujours en mesure d’en présenter ou four-
nissant des données contradictoires. Une sensible réduction a pu
étre opérée du fait qu’en Syrie á peu prés 100.000 réfugiés armé-
niens qui figuraient récemment encore comme étant de la compé-
tence de l’Office Nansen ont été graduellement transférés dans la
catégorie des minorités parce qu’ayant presque tous actuellement
obtenu la naturalisation. Il va sans dire qu’en d’autres pays égale-
ment — quoique dans une proportion bien inférieure — la na-
turalisation a contribué á diminuer le nombre des réfugiés. Enfin,
il est certain qu’en ce qui concerne l’émigration russe notamment,
le nombre des naissances est loin d’avoir compensé celui des décés
particuliérement nombreux parmi ces réfugiés.
On sait qu’il avait été question de confier á l’Office Nansen
la protection des réfugiés allemands, aryens ou non aryens, qui,
aprés l’instauration du nouveau régime en Allemagne, ont quitté
ce pays. Toutefois, en présence de l’opposition de l’Allemagne —
alors membre de la Société des Nations — il fut décidé de créer
un Haut-Commissariat qui serait complétement indépendant de
cette derniére. L’Americain Mr. James MacDonald fut désigné
par le Conseil de la Société des Nations aux fonctions de Haut-
Commissaire, poste dont il se retira á la fin de 1935. En janvier
1936, le Conseil nomma pour lui succéder l’Anglais Sir Neill
Malcolm, avec mandat jusqu’au 31 décembre 1938 et qu’il devait
exercer sous l’autorité de la Société des Nations. Vers la fin de
1937, lorsqu’une nouvelle vague d’émigration a commencé, on
estimait le nombre des réfugiés allemands á 150.000 á peu prés.
L’activité des deux organismes devant ainsi prendre fin au
31 décembre 1938, l’Assemblée de 1937 décida de charger le Con-
seil de la Société des Nations de préparer un plan d’assistance
internationale aux réfugiés á partir de 1939. A sa session de jan-
vier 1938, le Conseil nomma un comité composé de trois de ses
membres et qui, aprés avoir entendu les explications et les avis