Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1938, Page 267
CHRONIQUE TRIMESTRIELLE
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L’intérét toujours croissant que
les Etats-Unis portent aux Pays du
Nord s’est manifesté d’une maniére
toute particuliére dans la participa-
tion des délégations officielles sué-
doises et finlandaises aux fétes qui
ont marqué le 300e anniversaire de
la fondation de la colonie de la
Nouvelle-Suede. 11 est caractérisé
notamment par Pattention soutenue
que les Américains portent á nos
conditions sociales. La preuve en est
qu’au cours de cette année, deux
commissions officielles venues des
Etats-Unis ont visité la Suéde pour
y étudier ces conditions. La seconde,
qui était á Stockholm en Juillet, se
composait de neuf personnes en-
voyées par le président Roosevelt et
représentant á la fois le gouverne-
ment et diverses institutions privées
qui s’occupent des questions socia-
les et d’économie sociale, qui, ac-
tuellement, attirent á un si haut de-
gré Pattention des hommes d’Etat et
du peuple américains.
La 23e réunion de délégués inter-
parlementaires nordiques, qui con-
stitue une section régionale de
PUnion interparlementaire, s’est te-
nue en Juillet á Stockholm; elle a
rassemblé une centaine de représen-
tants des cinq pays du Nord. On y
a étudié le probléme de la neutralité
de ces pays, les mesures préventives
á prendre contre une nouvelle crise
économique, la coopération nor-
dique dans le domaine de la politi-
que commerciale internationale et la
législation internordique.
La question de la neutralité a
amené une discussion qui reflétait
le vif intérét avec lequel on tra-
vaille, dans les pays du Nord, en
faveur d’une politique de neutralité
trés nette et, conjointement, d’une
pleine clarté dans Pattitude á Pé-
gard du systéme de sanctions de la
Société des Nations. La principale
intervention a été celle de M. Mo-
winckel, ancien premier ministre de
Norvége, qui a rappelé la déclara-
tion faite lors de la réunion des
ministres des Affaires Etrangéres
récemment tenue á Copenhague et
ou s’est manifestée la solidarité des
sept puissances du groupe d’Oslo, á
savoir qu’ils entendent soutenir le
droit á la neutralité et considérer les
sanctions comme non-obligatoires
pour les membres de la S. d. N. Ils
désirent conserver la place qu’ils oc-
cupent dans la Société, mais en
méme temps, ils se refusent á tout
engagement touchant la partie du
pacte susceptible de les conduire á
une guerre. Dans cet ordre d’idées,
on a rappellé les paroles pro-
noncées par M. Sandler, ministre
des Affaires Etrangéres de Suéde,
dans un discours qu’il a fait á la
radio en Avril dernier et ou il a
dit notamment: qu’aucune puis-
sance ne doit compter qu’elle nous
aura — nous ou Pun de nous —
avec elle. Aucune puissance ne doit
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