Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1941, Side 197
LA FONDATION CARLSBERG
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que l’État exerce par ses établissements d’enseignement supérieur
et autres institutions scientifiques et par des subventions spéciales.
Au lieu de résumer les clauses des statuts, j’essaierai de don-
ner un aper§u de la pratique suivie par le Conseil pour l’exé-
cution.
Toutes les subventions sont attribuées sur demande. Pour pou-
voir se faire une idée d’ensemble des postulations, on a depuis
longtemps (1889) fixé un terme pour la réception des demandes
(actuellement ier octobre, premier jour de l’exercice), de sorte
que toutes puissent étre examinées á la fois. C’est par exception
seulement que, dans des cas particuliers, on accepte des demandes
en dehors de ce terme.
Une partie des subventions sont données á titre personnel pour
permettre au bénéficiaire de consacrer son temps á la solution
d’un probléme déterminé. En régle générale, elles sont attribuées
pour deux ans, mais en réalité elles prennent souvent un carac-
tére plus permanent. Il s’agit d’ordinaire de sommes de 1.000 á
3.000 couronnes environ. Ces subventions ont joué un grand róle
pour la science danoise en soulageant les génes financiéres des
savants, en leur permettant par exemple de faire des achats de
livres, etc. Pour ces bourses il n’est pas demandé de comptes.
Elles ne sont accordées de préférence qu’á des savants qui, par
leur production scientifique, ont fait preuve de leurs titres scienti-
fiques. Ensuite la Fondation accorde dans une large mesure des
crédits pour rétribuer des assistants en vue de la réalisation de
travaux scientifiques. Par ces subventions, pour lesquelles on exige
des comptes, la Fondation procure indirectement des honoraires
á de jeunes savants. Pour que les jeunes qui ont donné les pro-
messes d’une production scientifique de valeur puissent étre mis
en état de développer et de justifier leurs dons, il a été créé quatre
bourses annuelles de 3.000 couronnes, attribuées par l’Université
de Copenhague; elles ne peuvent étre allouées au méme bénéfici-
aire plus de quatre ans.
Une clause spéciale des statuts autorise le Conseil á rémunérer
á titre viager des savants de capacité reconnue, leur permettant
ainsi de travailler comme « savants libres » sans poste public.
Cette clause n’a joué que dans de rares cas. Mais elle a été alors
d’une grande utilité. Lorsque, par exemple, l’archéologue M.
Christian Blinkenberg, qui était professeur á l’université et qui
avait été chargé d’étudier et de publier les matériaux recueillis
par l’expédition de Rhodes, avait de la peine á concilier ce tra-
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