Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1941, Side 263
VOYAGE DU MARÉCHAL MANNERHEIM
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l’acquisition d’objets archéologiques propres á éclaircir les an-
tiques formes de la civilisation et leur propagation dans l’Asie
Centrale, spécialement dans le Turkestan occidental.
Les anciennes civilisations sont également mises en lumiére
par les pétroglyphes et les pierres munies de signes graphiques sur
lesquelles Lexplorateur porta son attention. II eut la chance de
trouver plusieurs anciens monuments commémoratifs, inconnus
jusqu’alors, dont on prit soit l’empreinte, soit la photographie.
A ce méme groupe appartiennent, en quelque sorte, les fragments
de documents anciens que le baron Mannerheim a recueillis dans
diverses contrées et qui se sont révélés trés importants au point
de vue linguistique. Nombre d’entre eux furent ramassés, déchirés
en morceaux, dans les champs des indigénes, qui les employaient
comme engrais.
A cóté des recherches mentionnées plus haut, l’explorateur
fit aussi au cours de son voyage des observations anthropologiques.
Celles-ci portérent sur pas moins de huit tribus, dont quelques-
unes étaient restées jusqu’alors complétement ignorées. Et il
ne se borne pas á donner des descriptions detaillées des
propriétés physiques des tribus étudiées, il a aussi pris la peine
de faire des mensurations complétes en utilisant des instruments
modernes.
Qu’il soit enfin porté á l’actif scientifique de l’expédition
qu’un nombre considérable de travaux cartographiques furent
exécutés. Les cartes itinéraires levées par le Maréchal, d’aprés des
travaux d’arpentage, ou d’aprés des observations faites á cheval,
embrassent une zone de plus de 3.000 kilométres de long.
Ce secteur comprend des contrées insuffisamment ou pas du
tout cartographiées antérieurement. A ces travaux cartogra-
phiques s’ajoutent une vingtaine de plans détaillés de villes, une
centaine de déterminations d’altitude hypsométriques, ainsi que
des observations météorologiques trés précises se rapportant á
plusieurs éléments de cet ordre.
Si nous ajoutons á tout cela qu’environ 1.500 photographies
prises au cours du voyage complétent la documentation recueillie,
nous aurons donné, dans ses grandes lignes, une idée du travail
scientifique exécuté durant l’expédition. Le programme du voyage
avait, certes, pris une extension beaucoup plus grande que
celle qui avait été prévue. Pour maintes disciplines scientifiques,
le Maréchal Mannerheim a pu enrichir ainsi nos notions sur l’Asie
Centrale.