Le Nord : revue internationale des Pays de Nord - 01.06.1941, Side 45
L’HUMANISME DANS LE NORD
Par Gunnar Rudberg,
Professeur de langue et littérature grecques á l’Université d’Upsal.
IE titre de la présente étude n’est guére parfaitement univoque.
II est méme á plusieurs égards équivoque. S’agit-il de l’his-
toire de l’humanisme dans ses variations chez les différents
peuples et dans les divers pays? Ou bien de son état et de son
Programme á l’heure actuelle? Ou encore de ses chances d’avenir
a une époque qui ne lui est en somme ni favorable ni propice?
Et en outre: Que faut-il entendre par humanisme? Faut-il
prendre ce mot dans son ancienne acception « classique »: l’in-
^érét pour ce qu’il y a chez l’homme d’élevé et d’exemplaire, dans
L philosophie, les sciences, les arts, la religion, et une culture
surtout littéraire, concentrée sur l’humain dans ce sens, — culture
qui est en voie de formation dés l’antiquité et au moyen-áge et
qui trouve au commencement de l’époque moderne son program-
détaillé, qu’elle renouvellera sur différents points au cours des
siecles suivants?
Ou bien s’agit-il des valeurs humaines communes au genre hu-
tuain, la bonté et la promptitude á aider, qui se développent in-
dépendamment des peuples et des classes et des conditions d’exis-
tence — tout ce qui á l’heure présente est menacé d’étre écrasé
Par un autre cóté de l’homme, l’esprit collectif avec tout ce qu’il
comporte de dangers, d’abus du pouvoir, d’oppression, etc.?
II ne m’est pas possible de donner á ces questions une réponse
uette et précise bien qu’on m’ait invité á traiter de ce probléme.
l eut-étre y a-t-il un peu de tout cela. En tout cas, le sujet posé doit
Se rapporter aux tendances de cette nature qu’on peut constater de
nos jours chez les peuples nordiques et qui pourront éventuelle-
ment les aider á réaliser la collaboration et l’union dans le do-
^aine moral. Il est évident, dés lors, qu’il n’est pas possible de ne
Pas jeter un regard en arriére et méme en avant; c’est la discussion
^Oeme de l’état actuel qui le veut. En tout cas, il faut traiter la
question comme si l’humanisme devait avoir un avenir, alors
^Ueme qu’une grande partie de nos contemporains n’y auront pas
Part.
Cela dit, il n’est pas besoin de rappeler que la question est
Cette étude n’a pas la prétention d’épuiser le vaste probléme indiqué
Dar le titre, mais seulement de présenter quelques remarques générales.